Pourquoi la douceur record à venir laissera indifférent ?

Retour d'une masse d'air particulièrement douce cette semaine !
Après un léger fléchissement ce week-end, les températures repartent à la hausse cette semaine sur la France avec un pic de douceur marqué attendu en seconde partie de semaine. En effet, le flux bascule au sud/sud-ouest en altitude à l'avant d'une vaste zone dépressionnaire sur l'Atlantique, permettant à de l'air particulièrement doux pour la saison en altitude de remonter de l'Afrique du Nord vers la France.

Situation atmosphérique du 12 novembre 2025 sur l'Europe – Modèle GFS via WX CHARTS
Si la masse d'air s'annonce particulièrement douce en altitude, elle le sera également près du sol avec des températures s'élevant progressivement dans les prochains jours pour atteindre un pic entre jeudi et vendredi. On pourra ainsi dépasser les 20 voire 22°C jusque sur la moitié nord jeudi et même atteindre voire dépasser le seuil de chaleur (25°c) sur le sud et notamment le sud-ouest de la France.

Températures maximales prévues sur la France entre le 11 et le 14 novembre 2025 – Météo-Villes
Le retour de conditions plus dépressionnaires et l'arrivée d'air plus océanique par l'Atlantique devrait ensuite engendrer une baisse des températures durant le week-end sur notre pays avec des valeurs retrouvant des valeurs globalement de saison.
Une douceur loin d'être classique en cette saison !
Ce pic de douceur semble se dérouler dans une certaine indifférence de la part du grand public et même des médias. Pourtant, celui-ci est loin d'être anodin puisque les températures seront situées très largement au-dessus des normales de la période entre mercredi et vendredi et notamment jeudi, qui sera la journée la plus douce de la semaine.
Anomalies de températures sur la France entre mercredi 12 et vendredi 14 novembre 2025 – ECMWF HRES via meteologix
Des valeurs 10 à 12°C au-dessus des normales sont pourtant remarquables et peuvent se comparer à un pic caniculaire estival, d'autant que la situation synoptique est également similaire : à savoir un flux de sud/sud-ouest puissant faisant remonter une masse d'air venant directement d'Afrique du Nord.
Par exemple, les valeurs étaient également situées régulièrement 8 à 12°C au-dessus des normales sur la France lors du pic caniculaire de la mi-août 2025.
Anomalies de températures sur la France entre le 12 et le 14 août 2025 – ECMWF HRES via meteologix
Pourtant, même si les anomalies sont comparables, l'intérêt est bien moindre pour le pic de douceur de cette semaine. Un désintérêt qui peut s'expliquer par le fait que le ressenti est bien moins notable auprès de la population, des température supérieures à 35/40°C en août n'ayant pas le même impact sur le corps humain que des températures supérieures à 20/25°C en novembre. En d'autres termes, les pics de douceur sont moins « spectaculaires » que les pics caniculaires même si ceux-ci sont issus des mêmes mécanismes et peuvent se comparer en terme d'anomalies de températures.
Également, on peut soulever le fait que les périodes de douceur en saison froide sont de plus en plus fréquentes, que ce soit durant l'automne ou pendant l'hiver. Nombreux sont en effet les exemple de pics de douceur (voire de chaleur!) exceptionnels en pleine saison froide ces dernières années. Il semble que nous nous habituons donc peu à peu à ce type d’événement.
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Douceur remarquable observée dans le sud de la France le 3 février 2020 - Météo Villes
Malgré tout, il est important de ne pas minimiser des coups de douceurs comme celui que nous allons connaître cette semaine. Ceux-ci sont en effet, comme les périodes caniculaires estivales, de plus en plus fréquents et intenses et surtout liés au réchauffement climatique. De plus, comme le montre la carte des anomalies de températures mondiales, le phénomène est loin d'être un cas isolé.

Anomalies de températures dans le monde en ce 10 novembre 2025 - ClimateReanalyzer
Ces pics de douceur ont en plus des conséquences néfastes sur la faune et la flore, déréglant les cycles saisonniers et pouvant entraîner le dépérissement de certaines espèces (notamment végétales), surtout lorsque ceux-ci sont suivis de périodes de gel.
On peut aussi noter que ces périodes de douceur peuvent avoir des conséquences positives, comme par exemple la baisse générale de la consommation d'énergie (moins de chauffage) ou encore des conditions plus « supportables » pour les personnes sans abris.
Auteur : Tristan Bergen



