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Pourquoi une vague de froid reste évidemment possible cet hiver ?

Après une seconde quinzaine de novembre assez hivernale, c'est plutôt la douceur, parfois exceptionnelle, qui domine depuis le début de l'hiver météorologique. Néanmoins, ce mois de décembre doux est-il représentatif du reste de l'hiver ?

 

L'hiver ne fait que commencer

Comme évoqué dans un précédent article, l'hiver ne fait que débuter et un mois de décembre doux ne veut pas dire que le froid ne va pas de nouveau débarquer et s'imposer par la suite. Ce type de situation s'est déjà produit dans le passé comme durant l'hiver 2011-2012 où les mois de décembre et janvier avaient été marqués par une douceur très récurrente et parfois marquée. Décembre 2011 avait ainsi présenté une anomalie de +2°C à l'échelle du pays et janvier 2012 +1,5°C.

 

Néanmoins, la tendance s'était complètement inversée en février avec la survenue de la vague de froid la plus importante du 21ème siècle entre le 1er et le 13. L'anomalie de température avait ainsi atteint -3,9°C à l'échelle du pays sur ce mois de février 2012 !

Anomalies de températures en décembre 2011, janvier 2012 et février 2012 – Météo-France

 

Un début d'hiver doux ne garantit ainsi pas qu'une vague de froid ne pourra pas se produire par la suite !

 

 

Une vague de froid reste possible malgré une tendance douce

 

Même si les tendances saisonnières sont majoritairement douces en France, cela ne veut pas dire qu'une vague de froid ne restera pas possible. En effet, ce type de phénomène est impossible à prévoir au delà de 10 à 14 jours et, même si un mois est prévu plus doux que la normal, cela n'empêche pas au froid de s'étendre temporairement jusqu'à la France.

 

Nous en avons d'ailleurs eu un bel exemple le mois dernier. En effet, novembre s'est terminé avec une anomalie de températures de +0,8°C par rapport à la moyenne 1991-2020, pourtant la seconde quinzaine du mois s'est montrée plus froide que la normale avec même un coup de froid notable pour la période entre le 18 et le 23.


Anomalies de températures en France durant le mois de novembre 2025 – Via infoclimat.fr

 

De plus, lorsque le froid s'installe, celui-ci peut s'auto entretenir et persister durablement, notamment si les hautes pressions prennent le dessus.

 

 

L'Europe fait en quelque sorte pour le moment exception

 

Si ce début d'hiver est doux sur une majorité du continent européen, ce n'est pas le cas du nord de l'Amérique et de la Sibérie où au contraire les températures sont situées très régulièrement et assez largement en-dessous des normales de la période.

Anomalies de températures sur Terre en ce 12 décembre 2025 – Climate Reanalyzer

 

Ainsi, le continent européen fait pour le moment exception dans l'hémisphère nord, ce qui laisse penser que la tendance pourrait s'inverser dans les prochaines semaines.

 

 

La dernière vague de froid remonte à de nombreuses années

 

Enfin, même si cet argument reste assez subjectif, il est important de noter que la dernière vague de froid en France remonte à l'hiver 2017-2018 et plus précisément au mois de février 2018. Cela fait donc plus bientôt 8 ans que nous n'avons pas connu de vague de froid en France. Statistiquement, les chances qu'une nouvelle vague de froid touche la France durant cet hiver 2025-2026 sont donc de plus en plus élevées au fil des années.

Alors qui sait, peut-être que la prochaine période très hivernale est pour bientôt ?

 

Une large partie de la France sous la neige le 8 février 2018 - EUMETSAT

 

 

Un vortex polaire très perturbé 

 

Le dernier argument suggérant qu’une vague de froid polaire pourrait encore frapper nos régions avant la fin de l’hiver est sans doute le plus crucial.  Cette année, les températures au pôle Nord sont nettement supérieures à la normale.  Si ce phénomène est une caractéristique du réchauffement climatique, il s’intensifie depuis quelques mois.  Il en résulte un vortex polaire très perturbé et un courant-jet sinueux, propice à des descentes d’air glacial, parfois intenses, à des latitudes plus basses que d’habitude.  La France a connu un épisode de ce type, bien que bref, à la fin novembre.  Actuellement, une partie de la Sibérie et du Canada sont touchées, et l’Europe pourrait se retrouver dans la même configuration dans les semaines ou les mois à venir (même si pour le moment, aucune tendance saisonnière ne l'indique, mais ce type de phénomène est imprévisible à plus de deux semaines d'échéance).

 

 

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Auteur : Tristan Bergen

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Lyon